On a tous vu passer des dizaines de GPTs personnalisés. Un pour résumer des textes, un autre pour générer des images de chatons en armure, un troisième pour coder en Python avec l'accent du sud-ouest... C'est pratique, souvent amusant, mais ça reste la plupart du temps cantonné à un rôle d'assistant ou de simple générateur de contenu. L'IA exécute une tâche. Point. Et on pourrait même aller plus loin et affirmer que ces GPTs sont parfois mal nés, et comme on ne voit pas le prompt system qui les dirige, on ne peut que faire confiance à leurs créateurs !
Bref, depuis quelque temps, je m'amuse moi-même à créer ces assistants. Vous vous souvenez peut-être de celui que j'avais conçu pour faciliter la création de cartes d'empathie lors d'ateliers collaboratifs. L'idée était déjà de dépasser la simple réponse pour en faire un outil de facilitation. Mais peut-on pousser le curseur encore plus loin ? Peut-on transformer un assistant IA en une véritable modalité pédagogique, complète et autonome ? La réponse, vous vous en doutez, est oui. Et c'est ce que j'ai tenté de faire en créant un assistant-formateur dédié à une compétence précise : la méthode du prompting ACTIF. Pour rappel avant de rentrer dans le vif du sujet :
Une modalité pédagogique est un environnement d’apprentissage intégrant plusieurs activités pédagogiques. Exemples : elearning, formation présentielle, AFEST, classe virtuelle
Oubliez le chatbot qui attend passivement vos questions. Ici, l'IA prend les rênes et vous embarque dans un véritable mini e-learning interactif. Vous le savez, je réalise pas mal de formations autour de l'IA générative et du prompt engineering. L'idée ici était vraiment d'intégrer l'IA générative comme une modalité pour apprendre l'IA générative, un truc un peu méta, quoi.
L'objectif de départ : former mes apprenants à la méthode du "prompting ACTIF". Une question importante que je me posais pendant ces formations hybrides avec pas mal de temps asynchrones et de travail personnel était la suivante : comment offrir un espace d'entraînement où l'on peut se tromper, recommencer, et recevoir un feedback instantané sans mobiliser un formateur pour chaque apprenant ?
Et si, au lieu d'utiliser l'IA comme un simple sujet d'étude ou un outil de productivité, on l'utilisait comme le vecteur même de la formation ? L'idée n'était plus de créer un GPTs qui parle du prompting actif, mais un GPTs qui l'enseigne activement. Une IA qui n'est plus un simple générateur de réponses, mais un véritable compagnon pédagogique.
Pour que l'expérience soit plus qu'une simple conversation, je l'ai structurée comme un véritable module pédagogique, avec une progression claire en trois étapes. L'assistant change de casquette à chaque phase pour accompagner l'apprenant.
Dans un premier temps, l'IA se positionne comme un expert. Elle accueille l'utilisateur, présente les objectifs et déroule les concepts clés de la méthode du prompting actif. C'est la phase de transmission pure. Le but est de fournir une base théorique solide, claire et concise, sur laquelle l'apprenant pourra s'appuyer pour la suite.
Une fois la théorie exposée, l'assistant change de rôle et devient évaluateur. Il propose un quiz pour valider la compréhension des notions abordées. Mais son intérêt ne réside pas dans un simple "bonne réponse / mauvaise réponse". L'IA analyse les choix de l'utilisateur et fournit un feedback personnalisé et argumenté. Si l'apprenant se trompe, l'assistant ne se contente pas de donner la bonne réponse ; il ré-explique le concept sous un autre angle pour s'assurer que le point de blocage est levé. C'est ici que l'interactivité prend tout son sens.
C'est l'étape finale, celle qui fait passer de la connaissance à la compétence. L'IA se transforme en coach. Elle soumet à l'apprenant une étude de cas concrète et une consigne claire : "Rédigez le prompt pour atteindre cet objectif". L'utilisateur rédige et soumet sa proposition. L'assistant analyse alors le prompt, le corrige et, surtout, explique pourquoi il suggère des modifications. Il ne donne pas la solution toute faite, il guide l'apprenant vers la meilleure formulation possible.
Un assistant aussi structuré ne se crée pas en bidouillant quelques instructions à la volée. Pour passer d'un simple chatbot à un outil pédagogique fiable, il faut de la méthode. C'est exactement pour ça que j'ai développé et appliqué le processus que j'appelle la méthode Architext, qui force à penser avant de construire.